C'est une excellente vidéo, mais à ne pas laisser regarder par n'importe qui.
Elle s'adresse donc à un "public averti".

Voici la critique de Hard Force n°32 (Avril 1998):

"Après la trilogie de Pantera, on ne peut plus regarder une vidéo de la même manière, la plupart de celles paraissant désormais sont d'une platitude sans nom. Dans la démesure, Pantera a fait très fort. Des émules aussi. "Dead To The World" est la vision décadente de Marilyn Manson en tournée. Mais là où Pantera ne génère finalement pas tant de scandales, juste des excès, Marilyn Manson joue à fond dessus. Ambiguïtés religieuse, sexuelle, idéologique... Et l'Américain moyen tombe évidemment à fond dans le panneau: mobilisation bigote, manifestations pour le salut des âmes de nos pauvres pêcheurs-rockers. Ça ne sent même pas le soufre, juste la provocation bien théâtrale. Entrecoupées de morceaux live et extraits musicaux ["Angel With The Scabbed Wings", "Lunchbox", "Sweet Dreams [Are Made Of This]", "Kinderfeld", "Apple Of Sodom", "Antichrist Superstar", "The Beautiful People", "My Monkey", "Irresponsable Hate Anthem", "Rock 'n' Roll Nigger", "1996"], les séquences intermédiaires montrent Marilyn Manson, Twiggy Ramirez, Pogo, Ginger Fish et Zim Zum s'adonnant vaguement à deux ou trois cochonneries de circonstances [destruction de loges, vomi backstage, une petite frappe sur les fesses d'une groupie qui vient de passer à la casserole, usage peu catholique d'une Bible, sans oublier diverses mutilations réalisées par des fans ou Manson lui-même]. On ne cache rien. C'est plutôt original "esthétiquement", musicalement on aime ou non, la mise en scène est excellente et les acteurs déjantés ou amorphes. Une vidéo à regarder avec curiosité au moins une fois. De là à être choqué..."

Derrière la vidéo, voici ce qui est écrit:
"Society has traditionally always tried to find scapegoats for its problems. Well, here I am."
Marilyn Manson October 1996
["Scapegoat" veut dire "bouc émissaire".]

The controversial events from the Antichrist Superstar tour serve as the backdrop for this amazing document, all as seen through the video eye of the band's own cameraman. The picketing zealots, the fulminating moralists, the disingenuous politicians, the tens of thousands who came to see for themselves and, of course, gazing outward from the very heart of the storm, Manson himself. One hour of live concert performances intercut with behind the scene and backstage footage that will help you to understand what it must have been like to be at the center of these extraordinary occurences.

Je vais maintenant vous décrire ce qui se passe (ça ne remplace évidemment pas une vision de la vidéo):

- 5 à 10 bonnes minutes de manifestations de religieux intégristes anti-Manson, qui tiennent des pancartes du style "We love Jesus", des croix, etc. Certains portent des t-shirts ou des pancartes avec un message plus provocateur ("Seek Jesus-Christ or perish"). Il y a aussi des manifestations de fans de Manson, avec des panneaux "Jesus loves Manson"...
- "Angel With The Scabbed Wings": 1ère chanson, coupée plusieurs fois par des discours de fanatiques religieux. Manson fait son entrée les bras en croix. Il se vide une bouteille sur la tête, et danse comme un fou sur le passage "rock 'n' roll sores".
- Interview de Manson (chapeau et grosses bagues) en gros plan, sur fond de musique électro. On voit aussi un gamin maquillé chanter le paragraphe "Prick your finger it is done...", puis "I wanna be a rock 'n' roll star". Manson sniffe de la drogue, avec Twiggy. Retour aux manifestations, avec les visages censurés et les voix mixées.
- "Next motherfucker wanna/gonna get my metal": "Lunchbox" commence. On voit des plans de tous les musiciens. Manson fait un doigt au public, crache, fait le pont... Les paroles à la fin sont "Superstar, superfuck baby" (cf. paroles de la chanson "Mister Superstar"). "Spit for me, motherfuckers" et Manson se prend tous les molards du public. Ensuite il balance son pied de micro; il finit par terre, cul levé.
- Une pute montre son cul. Retour à l'interview. Plusieurs plans, dont un où Manson porte une espèce de masque à oxygène, un autre avec des piercings dans la bouche, etc.
- "Kinderfeld": Manson porte des échasses et se déplace, micro à la bouche. Parfois il lève un bras ou les deux, joue de la flûte de pan. Twiggy joue les automates. Superposition d'images, images saccadées à la fin pendant "This is what you should fear...".
- Retour à l'interview. On voit Manson avec un animal, un gros plan sur ses scarifications, des destructions... Pogo est en uniforme. Manson pisse dans une salle crade. Zim Zum déconne, Twiggy aussi... Manson est dans une sale dégueulasse et taguée, et fait son entrée pour "Sweet Dreams".
- "Sweet Dreams": le seul éclairage au début est une lampe que Manson porte à la main. En gueulant "abused", il pète la lampe, se roule par terre, rampe, crache; il se tape la poitrine puis s'écroule (passage "Moving on"). Il balance le pied de micro, se fout de l'eau, se taillade la poitrine avec un morceau de verre et se tape. Il balance le pied de micro sur Twiggy (ça lui passe juste à côté! Pogo et Ginger se sont déjà fait blesser par des lancers ratés...) puis s'écroule.
- Retour à l'interview, Manson porte des grosses lunettes. Il parle de putes, on en voit une qui enlève son soutien-gorge et qui raconte que c'est à la fois horrible et beau. Ensuite il y a une fan qui apparemment essaye d'embrasser Manson ("Do you want to kiss me?"). Manson prend un sachet de drogues. Une fan se masturbe, elle porte un tatouage Zim Zum. On voit Manson à poil près d'une piscine, des fans qui pleurent, une poupée (!), etc.
- "Apple Of Sodom". La neige artificielle tombe à partir de "Cover me in snow". Les gestes sont saccadés, la voix morbide. Des effets visuels (effet miroir). La fin dure longtemps.
- Déclaration (en live) de Manson au sujet de la Bible. Il lit deux passages qui parlent d'aller au paradis ou en enfer et fait ses commentaires: "We will no longer be impressed by the fascism of christianity...". Le public approuve en criant.
- "Antichrist Superstar": la fameuse mise en scène est placée: bannières avec le "shock logo" déployées, pupitre au milieu, Manson habillé en rouge et noir et qui se prend pour un dictateur, neige... Les autres membres portent des casques (au moins Twiggy et Pogo). Manson lève les bras, se balance sur son pupitre, déchire quelques pages d'une Bible puis la balance dans la foule (après le passage "Prick your finger..."). A la fin il lève les bras et fait bouger ses poignets, le public suit le mouvement en levant et baissant les bras. Manson gueule "Alleluia, alleluia motherfuckers!" et à la fin on entend "...You are already dead...".
- "The Beautiful People": intro "How does it feel to be one of the beautiful people?" et utilisation de trompettes. Manson fait le tour de la scène, danse; Twiggy lève les jambes bizarrement en marchant. Pour le second "How does..." Manson fait tourner un projecteur lumineux. Le public "pogote" dans tous les sens.
- Gros plans sur les cicatrices de Manson et sur les mutilations exercées par des fans, sur leur poitrine ou leurs bras: inscriptions "Marilyn Manson" ou "No salvation". Extrait de "My Monkey": destructions, bastons, taillades... Twiggy (en jupe) tombe, casse un peu tout, taille une pipe à Manson...
- "Irresponsible Hate Anthem": le drapeau américain (avec le "shock logo" à la place des 50 étoiles) est déployé en fond. Manson parle au public de son nouvel hyme national: "We love hate, we hate love..." et le public suit. Manson est vêtu du drapeau américain; il se torche avec, puis avec un drapeau canadien (pour ne pas faire de jaloux). Hystérie totale, Manson se tape, fait un doigt, balance son pied de micro...
- Extrait de "Rock 'N' Roll Nigger". Des flics lui demandent de ne pas jouer cette chanson car elles parlent de nègres et ils sont au sud des Etats-Unis; Manson, habillé en flic, décide de la jouer quand même et avec un Noir (qui porte un t-shirt Marilyn Manson) en invité! "I dedicate this song to the * police force".
- "1996" mi-parlé, mi-chanté. Le drapeau est toujours installé. Les couplets sont parlés; Manson pointe du doigt quelqu'un quand il dit "anti whore", insiste sur "anti cop", mime un flingue sur "Here is my anti-president gun". Le refrain est brutal, complètement hystérique. A la fin il casse tout (surtout la batterie) dans un brouhaha le plus total, se bat avec Twiggy...
- Plans backstage. Manson se fait ramener dans un couloir par la police; il est en colère, tape contre les murs et le plafond, et insulte sans arrêt les flics. Il est en sang et les flics le déshabillent pour le forcer à prendre une douche. Pendant ce temps Twiggy fait le con: il renverse des trucs sur une table et se fait engueuler par un mec. On voit aussi une merde tomber par terre (!), Ginger la ramasse avec une fourchette et tout le monde se marre. Twiggy et Manson balancent des trucs contre un mur. Manson se fait une groupie (ou une prostituée). Twiggy vomit (plusieurs fois) par terre (quoi qu'il y a une rumeur qui dit que ce n'est que de l'eau) et essuie sa bave contre un mur. La groupie se fait taper les fesses, elle se fait écrire dessus. Zim Zum fume et se marre en voyant la flaque laissée par Twiggy. Dans une grande salle Pogo balance violemment une chaise. La groupie pleure et se voit obligée de dire des choses ("Say it"). A la fin on entend des cris.
- Les crédits, les remerciements, etc. Complètement à la fin, en bas, il y a écrit "Kill the chickens". Est-ce que "chickens" est adressé aux flics ou renvoie au fameux incident du poulet tué sur scène?